L’affaire, encore nébuleuse, a semé l’effroi. La justice cherche encore à éclaircir toutes les circonstances du faux mariage organisé samedi à Disneyland Paris, qui devait être privatisé à l’aube pour l’occasion. L’évènement a choqué car la prétendue mariée était une fillette ukrainienne de neuf ans, ce qui a conduit les employés du parc d’attractions situé en Seine-en-Marne à alerter les autorités.
Deux suspects déférés lundi à Meaux
Le parquet de Meaux a communiqué ce dimanche sur l’affaire. Le commanditaire présumé du faux mariage sera déféré lundi au tribunal de Meaux, où il risque d’être mis en examen pour escroquerie et abus de confiance. Il s’agit d’un individu « vraisemblablement de nationalité britannique et dont l’identité n’est pas encore établie de manière certaine à cette heure », qui aurait 22 ans. Il jouait « le rôle du marié après avoir été maquillé de manière professionnelle afin d’afficher un visage totalement différent du sien », a précisé le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier.
Une ressortissante lettone, âgée de 24 ans, et ayant joué le rôle de la sœur de la mariée lors de l’évènement, sera également déférée lundi. Le parquet de Meaux a précisé qu’il allait requérir leur placement sous contrôle judiciaire. « Toute infraction au préjudice de la mineure ayant été écartée, le parquet de Meaux retient à l’encontre de ces deux personnes les délits d’escroquerie et d’abus de confiance au préjudice de la société Disneyland Paris laquelle a, par ailleurs, régularisé une plainte en ce sens », a annoncé le magistrat.
Une « cérémonie fictive destinée à être filmée à titre privé »
Une centaine de figurants étaient présents pour l’événement. Mais tous n’étaient pas informés que les noces n’étaient pas réelles, selon une source policière à l’AFP. L’évènement devait se dérouler entre 5 heures à 7 heures du matin, en dehors des heures d’ouverture au public, sur les lieux spécialement privatisés « pour un coût total de 130 000 euros ». Mais Disneyland Paris a assuré qu’il avait « été immédiatement annulé » par ses équipes « après l’identification d’importantes irrégularités ».
Les investigations, menées « au départ sous la qualification de violences sur mineure de 15 ans et escroquerie », ont révélé que « ce »mariage » était en réalité une cérémonie fictive destinée à être filmée à titre privé », a indiqué le parquet de Meaux. Le jeune commanditaire aurait « recruté, avec l’aide d’une citoyenne lettone, d’autres ressortissants lettons pour assurer le bon déroulement de l’évènement, ainsi qu’une centaine de figurants français, faussement présentés à la société Disneyland Paris comme étant les invités du mariage », selon le parquet.
Le procureur souligne que l’enfant ukrainienne, arrivée en France deux jours avant l’événement, n’a subi « aucune violence, ni physique, ni sexuelle » et « n’a pas été forcée à jouer ce rôle » de mariée. Pour le parquet, la société Disneyland Paris a été trompée, « l’organisateur ayant usurpé l’identité d’un ressortissant letton et utilisé des faux documents pour obtenir la conclusion du contrat de privatisation du parc ».